Carnet de bord n° 167
De Southwest Harbor
A North Haven
En passant par Stonington
Août 2016
A lire aussi : Stonington :
http://domacaraibes.over-blog.com/2016/07/marie-raconte-son-maine-4-castine-et-stonington.html
Nous sommes dimanche 21 août, il a exactement 4 semaines que nous sommes arrivés à Southwest Harbor. Nous devions prendre le chemin du retour vers le Sud ce matin, mais nous venons recevoir un SMS de nos copains franco-canadiens Stéphanie et Elie, ils nous disent qu’ils sont en proche de notre mouillage. Dehors, il y a un épais brouillard qui durera toute la journée. Nous restons sur notre mouillage et attendons les copains que nous retrouvons avec plaisir.
Lundi 22 août, 11 heures 50,
Nous levons l’ancre à grand regret. Je pense que ce mouillage est le meilleur que nous ayons pu trouver depuis de nombreuses années. Nous avons été à l’abri du vent de quelque direction qu’il ait pu être, ainsi que des vagues. Un mouillage quasiment parfait avec un environnement terrestre très agréable, complet où régnait une parfaite quiétude.
Revenons à la levée de l’ancre qui va se compliquer. Vers les 20 mètres de chaîne le guindeau n’arrive plus à remonter l’ancre. Le blocage ! Je me penche sur le mouillage « OMG » (Oh My Good), plusieurs cordes entourent la chaîne. J’appelle Dominique qui se doutait bien qu’une pareille chose pouvait arriver. Armé de son grand couteau il arrive sur le davier, se penche pour essayer de démêler à la main « ce tas de cordes ».
Impossible, quelques coups de couteaux et voilà 3 casiers de homards largués au fond des eaux…
C’est le départ, nos copains mouillés tout à côté de nous, nous souhaitent « bon vent ». Nous nous disons « à bientôt à New-York » !
Nous prenons la direction de Stonington, car j’ai rendez-vous chez Suzie, la coiffeuse du village. Elle est super sympa. C’est une autochtone qui vit à l’année dans le Maine. Son mari et son fils son pêcheurs de homards, naturellement !
Le vent est comme prévu seulement dans sa direction d’West mais bien plus fort en nœuds.
Il y a des buoys de partout, Dominique reste concentré. Le vent se lève, les vagues recouvrent les buoys. Dans ce secteur elles sont groupées par deux. Un flotteur pour signaler la buoy, les deux sont reliés par une corde qui flotte à la surface de l’eau, génial. Le tout est d’arriver à éviter les flotteurs, les buoys et leurs cordes. C’est incroyable, il y en a des centaines et des centaines à perte de vue. Le vent et le courant mettent les cordes à l’horizontale sur la surface de l’eau, ce qui restreint considérablement la possibilité de passer entre elles.
Dominique n’arrête pas de zigzaguer dans « cet océan de mines ». Le danger est considérable pour le bateau. Si l’une de ces cordes ou de ces buoys s’accrochent autour de l’hélice nous pouvons serrer le moteur, arracher l’hélice pourquoi pas l’arbre d’hélice aussi. Nous avons un coupe orin qui fonctionne mais,
A
15 heures 10, » l’heure fatale » pour Lilopin. Un grand choc arrête quasiment le bateau, Dominique coupe le moteur, nous venons de ramasser une, puis 2, puis 3, puis 4 , puis… le bateau n’avance plus, tandis que le vent ne cesse de monter pour atteindre plus de 35 nœuds . Nous affalons la GV. Il y a pas mal de courant , environ 2/3 nœuds qui nous dépale sur notre bâbord. Le bateau arrêté continue d’avancer à 2 nœuds.
Dominique doit se jeter à l’eau pour aller voir les dégâts.
Je vais chercher tout son équipement de plongée, la température de l’eau est de 16°.
La combinaison de plongée sur le dos, masque et tuba, Dominique s’entoure la taille d’une corde afin de rester attacher au bateau car il y a du courant et pas mal de vent qui vont rendre la plongée plus difficile que prévue.
Il va dégager 20 buoys. Tandis qu’il peine pour couper un bout qui a fait le tour de l’arbre d’hélice. La vitesse du bateau l’a trop serré, impossible de le couper. Dominique commence à avoir un peu froid, les vagues le projettent sur la coque du bateau. Il vient de passer 30 minutes sous l’eau. Il décide de remonter. Nous ne pouvons plus utiliser le moteur à cause de cette corde.
Nous repartons sous voile au milieu des îlets et des autres buoys, ce n’est pas génial, il y a mieux comme navigation!
Nous atteignons notre mouillage. Nous allons devoir jeter l’ancre sous grand-voile. Nous ne sommes plus du tout manœuvrants. Le droit à l’erreur est inexistant !!!
L’un comme l’autre nous devons manœuvrer en synchronisation. Mieux vaut ne pas penser à ce qui pourrait arriver.
18 heures 05, l’ancre est jetée, nous descendons la GV. Tout est bien qui finit bien pour cette partie. Il nous reste à couper cette corde autour de l’arbre d’hélice et surtout « croisons les doigts » constater que le moteur n’a pas souffert.
C’est reparti, Dominique plonge une seconde fois. C’est au couteau puis à la scie à métaux et enfin à l’égoïne qu’il arrive à bout de cette corde. A sa grande surprise il y a un nouveau flotteur accroché à la quille. Ce sera notre « trophée de guerre » !
Au terme de 35 minutes passées sous le bateau Dominique remonte avec une seule idée en tête celle de redémarrer le moteur au plus vite.
Youpi, !!!!! quel soulagement, comme par hasard ce soir notre moteur fait un joli bruit… Beaucoup plus de craintes que de mal. Le capitaine n’a pas vraiment apprécié ses plongées, un peu fraîches m’a-t-il dit …
STONINGTON
Je ne sais pas pourquoi j’aime beaucoup cette baie. Ici, il y a comme une attirance pour moi. Je ne m’arrêterai pas de la photographier.
Il y a peu d’autochtones, le village est petit. Aujourd’hui, il y a encore moins de touristes que la dernière fois, vraiment peu. Avec Suzie, la coiffeuse, nous discutons un peu de tout. Je lui ai raconté mon séjour en Acadia, elle m’a parlé de sa vie dans le Maine et de sa famille. En partant, elle m’a prise par les épaules en me disant « see you soon, perhaps the next year » !
Jeudi 25 août
La météo n’est pas très bonne, il y a une importante tempête tropicale qui se dirige vers les Bermudes. Il se pourrait que nous en ayons des conséquences météorologiques.
Nous avions prévu d’aller à Vinalhaven, sur les conseils du bateau Aramis mais ce ne sera pas possible, nous ne serons pas correctement protégés du vent SW qui devrait monter à plus de 30 nœuds.
6 heures 30,
L’ancre est levée c’est un doux et langoureux au revoir à Stonington que je photographie encore et encore…
Le vent est W 17 nœuds. Nous avons bien fait de partir tôt, car le vent fraîchit avant 9 heures. Nous avons constaté que le vent montait généralement en fin de matinée début d'après-midi.
9 heures 10,
Nous arrivons dans le passage entre les îles de Vinalhaven et de North Haven. Le vent tombe, la mer est calme. C’est parfait, nous jetons notre ancre.
Avis aux navigateurs :
Mouillage : très bien abrité. Un seul soucis nous n'avons plus l'accès à notre téléphone et internet, AT&T ne couvre pas le coin, nous sommes dans la région de Rockland.
Annexe : ponton municipal.
Gas-oil : ponton du sheap chandler, un peu cher.
Avitaillement : rien, excepté un restaurant qui vend quelques fruits/légumes, biscuits, laitages en très petites quantités et très chers !
se situe dans la baie de Penobscot à environ douze miles de Rockland. Elle est desservie par un ferry faisant trois allers-retours par jour de Rockland. La liaison par ferry de l'île est bien sûr tributaire des caprices du vent et de la marée.
Hors saison touristique la population de l'île est de 355 habitants.
A ce jour, il y a 2 chantiers de construction de bateaux .
Au XVIIIème. siècle il y avait une usine de palourdes et de homards disparues aujourd'hui.Dès notre arrivée, nous avons été attiré par le batiment qui abrite le sheapchandler, quelle n'a pas été notre surprise ! Superbe ! Dominique et moi nous sommes regardés en nous disant mais "où sommes nous arrivés. " C'était trop marrant, nous nous sommes retrouvés plonger des decennies en arrière, au moins entre les 2 dernières guerres mondiales.Nous sommes allés de surprises en surprises, tout à côté nous découvrons une laverie municipale avec ses paniers de linges débordants de vêtements. Dans la pièce à côté des bouées entassées sur un sol en terre...La visite terminée, nous nous dirigeons vers le "Center" du village, grande maison abritant les activités communales; la garderie, un hall de jeux avec table ping pong, une salle pour le WIFI où l'on trouve un comptoir où chacun se sert café, thé, petits biscuits, boissons et met l'argent dans un pot posé sur le comptoir.Nous allons y revenir pour y faire de l'internet et ce jour là nous trouverons , derrière ce comptoir une gentille et très efficace fillette de 10/11 ans qui accueillait les personnes en essayant de leur rendre service. "Quelle formidable Amérique !" Ici, tout le monde se connaît et se retrouve avec plaisir, 4 générations cohabitent dans une belle ambiance familale et amicale. C'est génial ! Incroyable de voir les ados. partager la table de ping-pong avec les plus jeunes. Ils attendent tous leur tour pour jouer dans une incroyable ambiance de quiétude et de respect des uns des autres. Je ne me souviens pas d'avoir vu ce genre de scènes où que ce soit, sans vouloir nommer la France...Sous l'agréable choc, nous ressortons pour aller vers le golf.
Là aussi, surprise, en arrivant il vous suffit de vous inscrire sur la liste du jour et de payer. Il y a une salle "vestiaires" grande ouverte. A l'intérieur plusieurs dizaines de caddies à la portée de tous... Il y a un petit va et vient de différentes générations.
Nous poursuivons notre promenade , dans cet autre monde...Voilà, c'ést NORTHHAVEN dans le Maine. Espérons de toutes nos forces que rien ne change!
Nous allons avoir du mal à quitter cet enchanteur village...