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10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 23:24
Carnet de bord n° 115
De BALTIMORE à SASSASFRAS à CAP MAY et NEW-YORK
Juin 2015
 
Notre escale à Baltimore se termine aujourd’hui le samedi 20 juin. 15 
Avant de partir nous allons faire de l’eau potable au ponton de la marina voisine (eau gratuite), car ici l’eau est trop sale pour faire fonctionner le dessalanisateur, il en est de même sur toute cette partie de la baie de Chesapeake. Et là où nous allons cela devrait être la même chose. Donc pas d’eau douce avant le passage du canal du Delaware. Nous remplissons notre réserve d’eau douce pour assurer notre confort.
 
La météo est maussade… il y a un vent de N annoncé pour demain et mercredi prochain. Normalement demain nous resterons sur notre mouillage atteint aujourd’hui pour seulement repartir lundi. La remontée vers New York est beaucoup plus longue en passant par le Waterway, mais cela nous aura permis de visiter la magnifique région de la Virginie et le Maryland qui a un autre atout, ces grandes villes, Washington… Baltimore…
 
Au départ pas de vent le ciel est nuageux. Nous partons au moteur. Nous remontons tout le chenal de Baltimore pour piquer en direction N vers SASSASFRAS RIVER.
Malheureusement il ne nous sera pas possible de sortir les voiles, pas un brin d’air, nous ferons tout notre trajet au moteur, soit 8 heures. Le point positif c’est que nous avons charger à bloc tous nos ordinateurs, téléphones, appareils photos, etc…
 
Nous atteignons notre mouillage à 16 heures 45.
Nous avons l’impression de retrouver le calme de la Virginie. Il faut aussi dire que passer quelques jours à Baltimore c’est tout une autre affaire…
Dans la nuit de samedi à dimanche, nous allons de nouveau avoir un super orage.
Dimanche, nous prenons un jour de repos car la météo n’est pas très favorable pour monter vers le N. 
Avis aux navigateurs :
Mouillage : bon sur le côté bâbord du chenal.
Le chenal est relativement profond jusqu’au bout de l’estuaire pour se terminer dans deux 2 marinas.
Les marinas : bon accueil mais chères éloignées de tout. 
Chantier : possibilité de sortir notre bateau (20 Tonnes à titre indicatif) et possibilité aussi de faire soi-même les travaux, ce qui n’est pas chose autorisée de partout.
L’avitaillement : prévoir il n’y a pas de magasins sur place seulement 3 restaurants, chers aussi.
Location de voitures : possible .
 
Remontée du canal en annexe sur 5 miles :
 
LUNDI 22 JUIN :
Nous levons l’ancre avec une heure de retard sur notre programme.
Lorsque j’ai commencé à préparer mon mouillage pour le remonter, plus rien dans la télécommande électrique. Impossible de remonter l’ancre. Dominique me rejoint pour faire le même constat. Il va démonter la télécommande, toujours rien. Il s’attaque au câble électrique qui se trouve dans la cabine skipper, encore rien. Je le vois sortir sur le pont un cache mural, il est en train de vérifier le moteur du guideau électrique. Il constate que le connecteur est hors service, le courant ne passe plus. Nous allons remonter l’ancre à nous deux. Dominique au fond de la cabine en provoquant directement le contact avec les fils électriques et moi sur le pont pour le guider dans la remontée. Fort heureusement le temps est au calme.
 
Nous démarrons à 7 heures 30, moteur et toujours moteur. Nous arriverons à naviguer de temps en temps sous GV et G mais très peu. 
 
A 10 heures 35, nous entamons la remontée du canal du DELAWARE. (Back Creek) 39°21’-75°52’.
Nous avons 7 ponts à passe "baissons la tête" normalement ça passe...
Vous pouvez naviguer quelques minutes avec nous sur le canal du Deleware : https://www.youtube.com/watch?v=L2uXbOPE2XA
Vous pouvez visualiser toute notre croisière dans la baie de Chesapeake ci-dessous :
Nous arrivons à proximité de la centrale nucléaire où est indiqué un mouillage possible. Inutile nous continuons pas question de s’arrêter devant ça !
A noter que pour la sécurité suprême, cette centrale est construite sur une presqu’île artificielle…
 
La météo a changé et nous devons nous aussi changer notre plan de croisière pour remonter vers le N.
Le capitaine décide d’avancer le plus possible sur notre route de manière à pouvoir atteindre CAPE MAY demain soir (mardi). Le seul petit souci c’est qu’il y a très peu de mouillages pour nous. Depuis ce matin nous naviguons dans des fonds oscillants entre  12 à 3 mètres. 
 
Nous poursuivons jusqu’à 17 heures 25 où nous atteignons les marécages (près de la ville de Greenwich) de COHANSEY RIVER.
C’est super OPEN CPN n’a pas cartographié le coin, heureusement que nous avons le chart pilote américain pour avoir quelques informations.
Ca se passe tout doucement, mais nous ne tenterons pas le diable comme il se dit dès que nous le pourrons nous jetons l’ancre dans une boucle du chenal.
Au bout de ce chenal il y a 2 marinas et un petit village. Tant pis nous ne les verrons pas. Demain nous partirons tôt et nous ne voulons pas rallonger la route en faisant un aller retour vers ce village.
 
Le seul problème et il est de taille « nous sommes attaqués par des tans (ces mouches qui piquent…). Le mouillage terminé nous rentrons nous abriter à l’intérieur du bateau.
 
Mardi 23 juin, 6 heures 35, nous repartons en direction S vers le Cap May.
Il nous sera impossible de naviguer à la voile nous ferons 4 heures de moteur.
A cap MAY  l’accès au mouillage est difficile. En fait il n’y en a qu’un seul pour nous et il y a déjà des bateaux.
Coordonnées du mouillage : 38°57’ – 74°53’
 
Avis aux navigateurs :
Marinas : l’accès n’est pas facile excepté sur celle au fond à tribord.
Avitaillement : aucun à terre
Accastillage et chantier : West Marine à 4 kilomètres, accessible en annexe.
A retenir le chantier : CANYON CLUB , Marine Services 609 884 0602, à 900 Ocean Drive Cape May NJ.
C’est là que Dominique va trouver la pièce abîmée du guideau électrique. Le chantier l’a commandé «en moins de 24 heures et à un prix défiant toute concurrence, à savoir 130 $ moins cher qu’à West Marine.
 
En fin d’après midi nous serons rejoints par certains voiliers qui accompagnent l’Hermione.
 
Dès notre arrivée Dominique part à la recherche d’un shipchandler  qui pourrait avoir la pièce abîmée de notre guideau. En moins de 2 heures celle-ci sera en commande chez Canyon Club. 
En Attendant la pièce Dominique bricole un montage électrique, un interrupteur fixe à l’intérieur de la cabine skipper, c’est toujours mieux que de faire un court circuit avec les fils.
Nous voilà soulagés. Un guindeau en panne s’est dangereux pour la sécurité.
 
Effectivement nous allons malheureusement vivre cette situation en début de nuit.
 
Nous sommes tranquillement assis dans le cockpit tandis que la VHF se met à sonner, il y a une alerte météo annoncée, une tempête arrive sur nous , état d’alerte entre 18 et 23 heures.. Les autorités demandent que nous prenions les mesures nécessaires.
Immédiatement nous pensons au guindeau qui n’est pas réellement en état de marche si nous devons lever l’ancre dans une tempête… nous préférons ne pas l’imaginer.
Mais nous allons le vivre.
Effectivement, le ciel s’obscurcit rapidement, la mer commence à remuer méchamment, le vent arrive, ça souffle à plus de 45 km heure, nous ne voyons plus rien autour de nous, l’ avant de notre bateau est sous une averse tellement épaisse qu’on ne le voit plu non plus.
Nous rentrons notre chien, Winch, à l’intérieur du bateau car c’est un véritablement déluge. La pluie rentre dans le cockpit, chose extrêmement rare. Nous savons que nous allons avoir des soucis de mouillage.
Très vite nous dérapons. Dominique va essayer de tenir sur le mouillage en enclenchant le moteur, mais malheureusement cela ne suffit pas d’autres bateaux autour de nous dérapent aussi. Dans le même temps nous commençons à sortir nos pare battages.
Mais le moment arrive où nous devons remonter notre ancre. Dominique reste à la barre. Je vais à l’avant j’ai du mal à avancer tellement que le vent souffle, la pluie me fouette en quelques secondes je suis trempée ou plutôt détrempée…
Je dois me coucher sur le pont à plat ventre pour pouvoir atteindre l’interrupteur fixé à l’intérieur de la cabine skiper.  En même temps je dois essayer d’apercevoir l’ancre et guider Dominique pour qu’il m’aide en remontant le bateau sur celle-ci. C’est le top ! ! ! Au dixième mètres, la chaîne se coince je n’arrive pas à la décoincer, tout est tellement lourd. Je me précipite à l’arrière du bateau pour aller chercher de l’aide auprès de Dominique . Nous échangeons nos postes, je prends la barre pour maintenir le bateau entre les autres bateaux ,une bouée et une balise. Dominique arrive très vite à décoincer la chaîne et viens me retrouver. Une nouvelle fois nous échangeons nos postes, je retourne terminer la remontée du mouillage et préparer le prochain mouillage.
A côté de nous des bateaux dérapent, les cost guards aident un voilier qui panique. Ils se rapprochent de nous, ce qui ne nous arrange pas pour la manœuvre. Le vent n’arrête pas de souffler et maintenant il fait orage. Moi qui déteste les orages et qui attrape le courant partout où il y en a là je commence à avoir peur. Les éclairs éclairent le ciel, je suis sur l’avant du bateau au milieu d’un tas de ferrailles et l’électricité du guindeau en pleine main…
Bref, on y va, Dominique me crie de remouiller. Je balance 60 mètres de chaîne.
Maintenant, il ne nous reste plus qu’à attendre de voir ce qui va se passer. Autour de nous les bateaux essayent de remouiller.
Pendant tout ce temps inlassablement nous attendons les sirènes et microphones qui diffusent en boucle le message de ne pas sortir et de prendre les dispositions nécessaires pour faire fasse à la tempête. Je vous avoue que c’est stressant. On se croirait dans un film style « fin du monde » comme les américains savent si bien mettre en scène.
Dans le même temps Dominique fait marche arrière avec le bateau pour tirer la chaîne et la fixer doucement. Il pleut toujours des cordes mais il semble que les éclairs s’éloignent et que le vent faiblit.
Je retourne à l’intérieur du cockpit rejoindre Dominique. Tous les deux « trempés jusqu’aux os » nous nous asseyons, le moteur toujours en marche en attendant de voir ce qui va se passer. Au bout d’un bon quart d’heure nous constatons que le mouillage tient, nous ne dérapons plus.
Les cost guards sont toujours à proximité en train de faire remouiller le bateau français . Leur mouillage enfin terminé les cost guards se rapprochent de notre tribord pour nous demander si tout va bien. Nous allons discuter quelques minutes ensemble pour conclure d’un commun accord que le plus dur est passé.
Quelle soirée !
Il est bientôt minuit « notre film fin du monde à Cape May» se termine nous allons avec grand soulagement nous coucher, car demain nous devons repartir…
 
Mercredi 24 juin, un nouveau jour ensoleillé se lève.
Le téléphone sonne, l’entreprise , Canyon Club , nous annonce que la pièce du guindeau vient d’arriver et qu’elle est à notre disposition .
Nous partons récupérer cette fameuse pièce. Nous allons en profiter  pour visiter le bourg de Cape Maye.
 
Un petit déjeuner bien méritée après la nuit dernière...!!!
 
Nous quittons Cap May sans trop de regret à 14 heures 10, cap NEW YORK, nous allons passer la nuit en mer car la météo va tourner en notre défaveur au niveau de la direction de vent dans l’après midi de notre arrivée, c’est en dire en Nord. Ce n’est pas bon du tout puisqu’il sera de face. Nous savons que dans cette région les vents de Nord se transforment rapidement « en coup de Nord », c’est tout dire…
 
Ci-dessous la côte que nous longeons :
Pour le moment le vent est de NW 10 nœuds, nous sortons le spi. Nous l’affalerons vers 20 heures 30 avant la tombée de la nuit. L’après midi s’est écoulée sans problème, tout va bien. Nous prenons notre repas et moi le premier quart de nuit. Avant d’aller se coucher Dominique met le dessal en route pour faire de l’eau douce. 
Nous longeons une côte très basse sur notre bâbord. Il y a des lumières sur toute sa longueur, des avions qui ne cesserons pas de passer toute la nuit, des phares qui clignotent, des chalutiers de pêche... je n'aime pas du tout ce contexte de navigation. Il y a vraiment trop de lumières à gérer. 
Mais j’avais oublié, ce soir nous sommes le soir de la Saint Jean, je ne le saurais jamais mais les américains doivent aussi fêter cette soirée puisque je vais avoir la chance d’assister à un feu d’artifice. Il est un loin mais je distingue bien les grandes étincelles de couleurs différentes dans le ciel.
 
Dominique vient me relever de mon quart. La nuit se passe tranquillement. Nous faisons nos quarts à tour de rôle.
 
Vivez en direct notre arrivée à New-York :
A 7 heures 30 , nous atteignons le chenal de l’entrée du port de New York.
Il y a de très grands navires dans les deux sens. Nous restons bien sur le tribord de celui-ci.
 
Devant nous le pont de Verrazanno .
A peine franchît, sur notre tribord dans la brume, nous apercevons « Miss Liberty », vous l’avez tous reconnue il s’agit de la Statue de La Liberté. 
 
Je crie à Dominique « elle est là, regardes là bas à 2 heures, ça y est on y est ».
 
L’équipage est heureux, l’objectif de sa troisième trans-atlantique est atteint.
Voyez comment cela fait lorsqu'on se trouve en voilier devant Miss Liberty :
Quel trafic tout autour de nous, des bateaux de toutes sortes, des cargos, des barges, ceux qui naviguent, ceux qui sont au mouillage. Plus on se rapproche de Miss Liberty, plus le trafic s’intensifie avec les fameuses navettes touristiques qui font les vas et viens vers l’île de Miss Liberty, les Water Taxis viennent s’ajouter à cette agitation.
Nous allons passer plusieurs heures dans cette baignoire. 
Nous découvrons MANHATTAN sur notre droite….
Je dois l’avouer c’est avec une certaine fierté et grande joie que nous allons remonter une grande partie de l’HUDSON RIVER, tout le long de Manhattan.
 
Rejoignez nous sur Lilopin au pied de Manhattan :
 
Midi arrive, nous devons penser à trouver un mouillage.
Ici à NEW York il y a 2/3 ports mais ils sont tellement chers. Nous avons eu leur tarifs, pour notre Lilopin nous devons compter environ 1.200 $ la nuit…
Nous pensons aller dans la banlieue à NEW ROCHELLE .
 
15 heures 30,nous jetons l’ancre au mouillage de New Rochelle  (40°51’-73°46’) après avoir passé 7 ponts en remontant l’EAST RIVER.
 
 
Dès notre arrivée à New Rochelle nous sentons bien que nous n’allons pas rester là. Nous nous rendons compte que nous sommes trop éloignés du centre ville de New York . Pour compléter le tout nous sommes dans la banlieu du BRONX...

 

http://domacaraibes.over-blog.com/2015/07/marie-raconte-son-new-york.html

http://domacaraibes.over-blog.com/2015/11/marie-raconte-son-retour-a-new-york-2.html

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  • : Le blog de DoMa
  • : Une femme qui navigue depuis bientôt 25 ans sur la quasi totalité des mers du globe. "C'est dans les revues spécialisées "bateaux et navigations" que j'ai commencé à apprendre à connaître la mer" répondait-elle au journaliste de la revue Voiles et Voiliers... Puis sa rencontre avec son mari Dominique, professionnel de la voile lui a permis de réaliser l'un de ses rêves, celui de traverser l'Atlantique (première traversée en 2008)... Depuis plusieurs années d'autres trans-atlantique et toujours plus de milles sur les mers afin d'atteindre de nouveaux lieux à la rencontre de leurs habitants. Elle conclura en s'appropriant la maxime d'Aristote ; "il y a 3 sortes d'Êtres Humains, les Vivants, les Morts et Ceux qui vont en mer"...
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