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19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 16:27

Carnet 07

de l'île de TENERIFFE, Puerto San Miguel 

aux îles Caraïbes, Saint-Martin, mouillage de Marigot Baie

 

 

Ma 3ème Trans-atlantique, quasiment incroyable pour moi et pourtant tellement vrai…
Ce n’est que lorsque nos équipiers , Jean-Pierre et René, nous ont quitté que j’ai réellement réalisé que j’avais une nouvelle fois traversé ce grand Océan.
 
Nous vous inquiétez pas je ne vais pas vous faire la description journalière de cette grande ballade en mer. 
Personnellement j’ai une sainte horreur de lire les récits où l’on s’applique scrupuleusement à nous passer en revue journée après journée avec ce que l’on a fait ou pas avec les ressentis agréables ou désagréables. En fait, je pense très sincèrement que cela n’intéresse personne exceptée la personne qui l’écrit.
Je vais essayer de faire autrement , de faire simple. 
Je sais très bien que parmi mes lecteurs certains ne sont pas des navigateurs .
Quant aux navigateurs qui me lisent je leur dit que nous savons pertinemment que trop de détails ne servent à rien en ce sens que jamais nous nous trouverons dans les mêmes circonstances de navigation que celui qui écrit s’est trouvé à ce moment précis. 
 
C’est parti pour un résumé , en espérant que navigateurs et non navigateurs puissent y trouver une ou plusieurs infos.
 
 
Le trajet :
Le tableau récapitulatif journalier de navigation :
Avant le départ :
Pour cette troisième trans-atlantique nous allons être rejoints par nos amis de Bandol Jean-Pierre er René. Ils arriveront à l'aéroport de Teneriffe Sud. Nous les attendions au port de San Miguel. 48 heures avant notre départ nous allons faire notre avitaillement pour environ 3 semaines de navigation estimées.
Voici notre avitaillement ça vaut le coup d'y jeter un coup d'oeil :
Le rangement a été assez long, nous avons étiqueté tous les plaquards afin de pouvoir retrouver rapidement nos marchandises :
C'est le départ :
 

Pendant la transat :

La météo : comme je vous l’annonçais le matin de mon départ par mail pas géniale…
Eole n’était pas vraiment de la partie, du 5 à 25 nœuds parfois des rafales qui n’allaient pas chercher bien loin au delà de 30 nœuds..
Les 3 premiers jours principalement du vent du Nord .
Les 2 jours suivants du vent NWest avec des poussées jusqu’à 26 nœuds, « bel effort » !
Les 5 jours suivants et jusqu’à la fin de la traversée du vent N/NEst, avec une pointe de Sud quelques heures seulement.
 
Des grains régulièrement si ce n’est pour dire quotidiennement de préférence au coucher du soleil, parfois la nuit. Le gros avantage à considérer c’est qu’à l’ arrivée à Saint-Martin le bateau était quasiment nettoyé.
La mer : au départ et durant 4 bonnes journées une mer croisée, ce qui a rendu la vie à bord un peu  mouvementée, tantôt à droite, tantôt à gauche, mais on s’y adapte. Dans l’ensemble ce n’était pas mal, même si les fameux alizés n’étaient eux aussi pas vraiment au rendez-vous…
 
 
Cependant, il est à noté que Lilopin a traversé des hectares d’herbes flottantes que l’on appelle ici en Caraïbes « ll’herbe des Sargasses ». Le soucis c’est que cette herbe a été présente dès le troisième jour de notre navigation aux abords des îles Canaries et ce jusqu’à l’arrivée en Caraïbes.
Lors de nos précédentes transats nous n’en n’avions jamais vu ou si peu. Nous étions en contact par téléphone satellite avec un autre équipage qui traversait sur la même période et qui a été ennuyé techniquement en entrant dans ces herbes. 
 
VIDEO : Lilopin traverse des étendues d'herbes flottantes :https://www.youtube.com/watch?v=6vZmgipySEk&feature=autoshare
 
Compléments d'informations sur cette herbe : source Wikipédia : ... les îles desBermudes, proches de sa frontière ouest. Elle a une largeur de 1 100 km, et une longueur de 3 200 km environ. Elle s'étend à peu près de 70 à 40 degrés ouest, et de 25 à 35 degrés nord. Elle tient son nom des algues dites Sargassum3,4 qui ont la particularité d'y flotter, et de s'y accumuler en surface. Le mot même de « sargasse » vient du mot italien sargazzoqui signifie varech. En effet, la zone fut découverte pour la première fois par Christophe Colomb, qui y nota l'abondance de végétaux en surface, signe pour lui de la proximité d'un continent.
 
Plus de détail sur cette herbe : http://fr.wikipedia.org/wiki/Sargassum
 
Bilan du matériel : lorsqu’on transate le matériel est sollicité 24 heures sur 24 heures. Très souvent il casse par une tension trop importante mais surtout continue ou bien encore il s’use comme s’il avait servi pendant une année de navigation non intensive. 
Tous les matins le capitaine de Lilopin faisait son tour sur le pont, les yeux dans toutes les directions parfois même il sollicitait encore plus le matériel pour s’assurer que ça irait encore bien .
 
La casse la plus inattendue et toujours pas expliquée a été celle de la drisse du spi symétrique. L’épissure de la drisse s’est déchiquetée autour de la cosse. A notre arrivée, nous l’avons montrée à un professionnel de voile qui a été autant surpris que nous quatre.
Le plus ennuyeux c’est que la drisse en tombant a entraîné le spi symétrique (soit une voile de 200 mètres carrés) à l’eau. Celui-ci n’a pas du tout bien résisté et s’est déchiré en partie sur les ancres . .
Les coutures de la bande UV du génois se sont en partie décousues par endroit à force de claquer dans le vent (à cause d’une houle importante et continue).
 
Des points d’usures sur les lattes de la grande voile liées au raguage du lazzi bag.
 
Un coulisseau du chariot de la grande voile est tombé et remis aussitôt.
 
La pompe à eau d’eau douce (en 24 volts) est tombée en panne 2 jours après notre départ, le capitaine l’a remplacé provisoirement par une pompe de 12  volts qui a tenue jusqu’à notre arrivée.
 
L’équipage : nous étions exceptionnellement 4. Comme je le disais en démarrant mon carnet de bord Dominique et moi avons été rejoint par 2 de nos amis, Jean-Pierre navigateur depuis plusieurs décennies et René  qui accumulent les milles nautiques sur le globe depuis aussi de nombreuses années. Nous avions navigué ensemble dans les zones du Cap Vert et des Caraïbes Sud ainsi qu’en Méditerranée ; tout cela pour dire que nous nous connaissions bien pour pouvoir « nous embarquer dans une transat, en fait dans la même galère ».
Nous avons passé (en totalité avant et après la transat) un très agréable mois de vacances et d’aventures  en mer tous ensemble.
 
Nous avons établi des quarts de 2 heures et formé 2 équipes, Jean-pierre / René et Dominique / moi.
Nous avons effectué nos quarts (principalement certaines nuits à cause de la navigation sous spi ) par paire afin d’être prêts le plus rapidement possible pour la manœuvre. 
Dans la pratique ça donne cela, celui ou celle qui doit assurer son quart le fait comme d’habitude tandis que son équipier sommeille dans le cockpit prêt à aider à la manoeuvre .
Il est aussi arrivé de nous retrouver tous les 4 pour faire des manœuvres de virement de bord (GV et spi ou GV G) sous les grains ou par houle trop importante.
 
VIDEO : l'équipage de Lilopin à la manoeuvre : https://www.youtube.com/watch?v=-QP5y9eytVU 
En dehors de nos quarts nous étions libres de dormir et de faire ce que nous avions envie de faire.
Par exemple une partie de pêche  ou activité de jeux, de lecture, de lecture de films et d’écoute musicale .
 
Nous avions nos tours de rôle pour faire la cuisine. 
A vrai dire c’était plutôt René et moi même qui étions les cuisiniers.
Je ne dois pas oublier de dire que notre Capitaine Dominique nous a aussi préparé de bonnes pâtes. Jean-Pierre était à la maintenance des cuisines.
Je dis « cuisines » car durant toute la transat nous avons dégusté de bons petits plats et desserts, parfois accompagnés d’une timbale de vin  et quotidiennement précédés par un apéritif bien de chez nous « le pastis ». A noter qu’il s’agissait plus de colorer l’eau dans le verre afin d’inciter l’équipage à se retrouver pour un moment convivial de la journée. 
Notre chien Winch a été égal à lui-même avec ses 18 ans passés. 
Fidèle et présent de jour comme de nuit dans le cockpit. Il ne s’est pas plaint une seule fois et pourtant il en a reçu des bouts , il a été ballotté de nombreuse fois dans la mer croisée… Un véritable marin.
 
L'arrivée :
 
L'arrivée sur Saint-Martin a eu lieu à 3 heures 30 (du matin), l'équipage était en pleine forme et a fait "sauter le bouchon de champagne" !
 
 
 
Quelques heures plus tard nous retrouvions nos amis Murielle, Sonia, Line, Patrick, Thierry et Jean-Paul... "à nous les Caraîbes en toute amitié"...
 

 

 

 

 

 

 

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Published by doma - dans voyages trans-atlantique lilopin saint-

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  • : Le blog de DoMa
  • : Une femme qui navigue depuis bientôt 25 ans sur la quasi totalité des mers du globe. "C'est dans les revues spécialisées "bateaux et navigations" que j'ai commencé à apprendre à connaître la mer" répondait-elle au journaliste de la revue Voiles et Voiliers... Puis sa rencontre avec son mari Dominique, professionnel de la voile lui a permis de réaliser l'un de ses rêves, celui de traverser l'Atlantique (première traversée en 2008)... Depuis plusieurs années d'autres trans-atlantique et toujours plus de milles sur les mers afin d'atteindre de nouveaux lieux à la rencontre de leurs habitants. Elle conclura en s'appropriant la maxime d'Aristote ; "il y a 3 sortes d'Êtres Humains, les Vivants, les Morts et Ceux qui vont en mer"...
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