CB 001-juin-2017.
Arrivée aux U.S.A. YANKEE POINT MARINA (Virginie)
Travaux et mise à l’eau de Lilopin
Descente dans le Sud de la Chesapeake Bay, Hampton
Notre semaine de vacances parisienne se termine, nous sommes,
mardi 30 mai, il est 8 heures 30,
notre cousin Thierry nous accompagne à l’aéroport Charles de Gaulle pour prendre notre vol vers les États-Unis, via l’Islande (notre trajet classique depuis 2 ans).
Cette fois-ci, nous avons été dans l’obligation « administrative » de rester 6 mois hors du territoire américain. Ce que nous avons fait afin d’éviter tout problème avec les Institutions américaines, Cependant, nous avons un soucis majeur celui de la sortie hors de l’état et des eaux territoriales de notre bateau, Celle-ci doit avoir lieu au plus tard le 6 juin,
Entre temps, il nous reste la peinture sous marine à faire, la remise en service complète du bateau, puisque Dominique et moi l’avions intégralement mis en état d’hivernage à sec (l’état de Virginie est froid l’hiver, il a neigé et verglacé cet hiver) …
Notre voyage se passe dans les meilleures conditions possibles,
Pour celles et ceux qui souhaitent un vol pas cher depuis Paris vers Washington DC -BWI Airport-
il y a la compagnie islandaise WOW AIR qui propose des tarifs défiants toute concurrence en passant par Reyavick, capitale de l’Islande. Un détour sympathique si on compte s’y arrêter. Autrement l’escale dure environ 55 minutes, le temps de reprendre la correspondance en passant en courant dans la duty shop,
Arrivée à Washington, suspens au passage de la douane, avec tout ce qui se raconte depuis plusieurs mois, rien n’est gagné même pour de simples touristes que nous sommes. Une fois encore tout se passe bien et sommes agréablement accueillis par le douanier Harris.
Ici, BWI, il est 18 heures (minuit en France)
(je ne compte pas le décalage horaire , nous venons de perdre 6 heures sur la France).
Nous devons rejoindre le parking des voitures de location.
Dominique a fait la réservation depuis la France ,chez « Enterprise »,compagnie que nous connaissons bien maintenant. Celle-ci va nous permettre de faire notre avitaillement tout en rejoignant la marina de Yankee Point, où se trouve notre Lilopin.
Mais avant d’atteindre ce parking, situé à environ 5 kms, il va nous falloir prendre le bus car ici l’aéroport et ses infrastructures attenantes sont très étendus.
« YES » tout est bon, la voiture est bien là avec l’instruction du « drop off » (le personnel de l’agence locale nous ramènera gratuitement depuis l’agence locale vers la marina) .
Mercredi 31 mai 2 heures ( 8 heures en France, nous sommes levés depuis plus de 24 heures),
après avoir parcouru 180 kms, fait nos courses, nous arrivons au pied de notre Lilopin.
Il ne nous reste plus qu’à trouver dans la nuit noire une grande échelle pour pouvoir monter sur le bateau. Nous avions prévu cette situation, nous allumons nos lampes électriques et c’est parti…
L’échelle est trouvée, Dominique monte le premier pour la sécuriser au rail de pont. Je le suis sac à dos, nous voilà sur le pont arrière. Nous devons décrocher la toile de protection du cockpit.
Ca commence à faire beaucoup, je suis « vannée ». On y va on l’enlève, le cockpit nous paraît propre. Nous tournons la cléf dans la porte et nous revoilà chez nous.
Un seul problème, nous avons la malle de la voiture remplie par notre avitaillement.
C’est parti, les va et vient, « nous descendons, nous montons, nous redescendons, nous remontons... ». Dominique branche l’un des trois frigos.
Je n’en peux plus, Dominique est aussi très las.
Il ne nous reste plus qu’à remettre les matelas du lit en place et à sortir nos draps pour plonger dans un grand sommeil que nous savons être court car la peinture et la remise en état de navigation de Lilopin nous attendent. Pour cela nous avons 2 jours peut-être une demie journée de plus avant d’entamer notre navigation vers le Sud de la Baie de Chesapeake pour y faire nos formalités de sortie avant le 6 juin afin de pouvoir quitter le territoire et les eaux territoriales américaines au plus tard à cette date...
6 heures 30,
nous sommes levés. Après un petit déjeuner rapide nous faisons le tour du bateau. Dominique à l’extérieur et moi à l’intérieur.
A l’extérieur tout semble correct, excepté le fait que notre baume comme tant d’autres sur l’aire de carénage et parfois à flôt soit devenue un très grand en nid à oiseaux. La quasi totalité de la baume ,soit 6,50 mètres est transformée en une nursery…
A l’intérieur, RAS, il y a tout juste un peu de poussière sur les boiseries, normal, le bateau a été fermé 6 mois…
Une demie heure plus tard les employés commencent à arriver. Dominique va aller chercher la peinture qu’il a commandée depuis la France (le responsable du chantier nous avait prévenu de son arrivée).
Un dernier café avant de démarrer le chantier, « Quel chantier », Lilopin va être recouvert de 3 couches de peinture anti-fouling (peinture de protection pour la coque).
Tandis que je peins, Dominique s’affaire à des occupations plus techniques…
Avis aux navigateurs :
La peinture anti-fouling est américaine, bizarrement elle est à l’eau ce qui rend son application très facile. En séchant, elle durcit et couvre très bien.
Il ne reste plus qu’à espérer qu’elle ne s’en aille pas à la mise à l’eau…
« C’est pour rire »... ici aux USA cette peinture est connue et on en dit plutôt du bien !
Le pot de 2 gal. Coûte 190 $ . « AQUB BOTTOM PAINT »
Jeudi 1er. Juin, 6 heures 30,
une nouvelle journée de peinture et travaux en tous genres commence.
Nous faisons déplacer les patins qui soutiennent le bateau afin de les peindre aussi.
Tout se déroule pour le mieux…
Nous avons du temps pour discuter avec les voisins et les employés de la marina.
En fin d’après-midi la grue est amenée à côté de nous, le levage est prévu pour 7 heures demain.
Le soir venu Dominique ne résistera pas à faire un tour à la piscine qui est juste en face de notre Lilopin.
VIDEO : https://youtu.be/DZ7ThC14Y6g
Personnellement, je préfère aller me mettre sous la douche qui va durer un très long moment….
Puis arrive le moment d'une petite bière bien méritée tranquillement installée pour assister au coucher de soleil.
La nuit tombe vers les 9 heures, « nous aussi nous tombons » dans les bras de Morphée avec un immense plaisir…
Vendredi 2 juin , 6 heures 15,
nous prenons rapidement notre petit déjeuner tandis que nous entendons une voiture arrivée, le personnel de la marina s’annonce.
8 heures 45 , le bateau est à l’eau.
La journée sera bien remplie.
Harold , l’Indien, l’un de nos voisins, vient nous voir au moment où Dominique tourne la clef du moteur.
Suspens !!!
Ca tourne, nous applaudissons tous…
Nous sortons Lilopin de la darse pour prendre notre place dans la marina.
La matinée sera celle de l’angoisse car Dominique va poursuivre la remise en fonction des autres moteurs ; le générateur, le dessalinisateur, la climatisation hiver/été.
Puis réactiver la circulation de l’eau dans tout le bateau.
Pour nous c’est une grande première car c’était notre premier hivernage en climat froid.
A l’heure du repas nous allons prendre le temps d’aller au restaurant de la piscine. Nous sommes très heureux d’avoir pu tenir notre pari temps et performance en 2 jours seulement. C’est tout simplement génial au point que j’oublie le tiraillement ressenti dans mon bras droit, celui qui a peint des heures durant.
Nous avons tellement travaillé que j’ai oublié de vous dire qu’il faisait très chaud un peu plus de 30° pendant les heures chaudes de la journée, le bon côté c’est que nous avons bronzé…
Nous voici presque prêts pour accueillir nos amis américains ou plutôt franco-américain car Chloé a double nationalité depuis qu’elle est mariée avec Michael, Ils viennent nous rejoindre pour nous aider. Il y a des travaux qui nécessitent de la force pour remettre en place le pataras, et réarmer le bateau, Les voiles sont très grandes et lourdes, tout est possible pour moi, mais si des bras plus forts que les miens prennent la relève c’est avec grand plaisir que je les regarderais en action…
La fin d’après-midi est là nos amis arrivent dans leur super camping car. Ils ont réservé leur place sur le parking de la marina pour 5 $/jour.
Nous sommes tous très heureux de nous retrouver. Cela fait maintenant 2 ans que nous sommes arrivés en Virginie. Nous commençons réellement à avoir une vie sociale locale, c’est très agréable. En revenant chercher notre bateau nous étions un peu comme si nous retournions à la maison… Il n’y avait pas de nouveautés autour de nous, nous connaissions et cette situation réconforte lorsque l’on « débarque » dans un pays dit étranger.
Pour conclure nous avons été très heureux de ces retrouvailles… Chloé et son mari avaient prévu de nous recevoir dans leur camping afin que nous n’ayons rien de plus à faire que notre travail sur Lilopin.
Samedi 3 juin ,
Les amis c’est sympa , mais il reste du boulot ! Nous travaillerons jusqu’en fin de matinée.
14 heures 10,
Nous quittons (tous les 4) la marina à bord de notre Lilopin en destination du Sud de la baie de Chesapeake.
La météo n’est pas très favorable. Pour l’instant le vent est de direction W mais il devrait rapidement tourner au S/SW.
C’est une première pour nos amis, ils nous avaient rejoints dans la baie de New-York, il y a plus d’un an mais ils n’avaient encore jamais navigué sur un voilier . Ils ont un petit bateau à moteur mais comme ils disent c’est plutôt un jouet , ils l’utilisent pour quelques heures dans la journée lorsqu’ils partent sur les rivières voisines de leur domicile.
Je pense qu’ils passeront de bons moments avec nous…
21 heures,
nous jetons l’ancre dans la baie de MOBJACK, East River, Chesnut Point , 37°23’ - 76°20’.
Nous passons devant la maison autrefois habité par John Lennon :
Cf. CB N°http://domacaraibes.over-blog.com/2015/06/marie-raconte-sa-remontee-vers-le-nord-dans-la-chesapeake-bay.html
Dimanche 4 juin, 10 heures 25
nous partons faire un petit tour de la baie avant de reprendre notre destination initiale.
La météo se confirme, « mauvais temps » pour nous. Nous devons absolument arriver d’ici ce soir à Hampton. Lundi s’annonce comme une très mauvaise journée au niveau de la météo avec énormément de pluie.
15 heures 50, arrivée à HAMPTON, mouillage de Fort Moroe
37°00’ - 76°19’
l’ancre est jetée, nous débarquons avec nos amis enfin d’après-midi.
Nous aurions bien aimé retrouvé la bande de copains de Salz Point, mais sans téléphone et sans internet cela est très difficile. Nous étions en contact avec eux avant notre départ de France , certains d’entre eux partaient, le jour de notre arrivée aux USA, en croisière vers Baltimore et New-York, d’autres ne devaient pas non plus être sur place pour des raisons de remises de diplômes des enfants ou encore en déplacement sur cette période. Nous espérons les revoir à notre retour l’automne prochain…
Nos amis sont rentrés chez eux après avoir passé la soirée dans la banlieue d’Hampton .ils nous laissent l’une de leur voiture à notre disposition afin que nous puissions aller jusqu’à Norfolk, ville voisine, pour y faire nos papiers de sortie.
Malheureusement, le mauvais temps arrive plus tôt que prévu nous nous quittons rapidement sous une forte pluie qui va n’avoir de cesse que de s’amplifier . Lorsque nous arrivons sur la route qui longe notre mouillage la chaussée est débordante d’eau de pluie et d’eau de mer qui passe par dessus le parapé. Nous voyons Lilopin bougé fortement dans tous les sens, nous ne pouvons pas sortir de la voiture tant il pleut si fort, une mini tornade passe. Nous ne voyons plus rien à l’extérieur de la voiture, nous entendons de petites branches d’arbres tombées à côté de nous.
Que faire ? C’est l’angoisse, Dominique et moi pensons à haute voix « pourvu que l’ancre tienne »… Je commence à me remémorer chacun de mes gestes lorsque j’ai jeté l’ancre, je sais que cela ne dépend pas que de moi , ici le fond est argileux,nous savons qu’il tient mal. Mais tout de même j’espère profondément que les gestes étaient les bons dans les bons temps. Le mouillage peut paraître un poste facile sur un bateau cela n’en n’ai rien. La connaissance de son matériel, de son bateau, des différentes situations et l’expérience font que l’on se sent responsable de la sécurité de son bateau à l’arrêt pendant une nuit ou pendant plusieurs jours voire semaines…
Tandis que je suis interrompue dans mon come back , nous voyons « le trawler », c’est un bateau à moteur d’environ 11 mètres , il était mouillé pas très loin de nous, il est en train de déraper. Nous avons tout juste le temps de nous en apercevoir qu’ il arrive sur les rochers en bas de la route sur laquelle nous sommes. Cette dernière rafale de vent lui aura été fatale…
Subitement, le vent se calme et la pluie diminue d’intensité, nous en profitons pour gagner le parking de la petite marina dans laquelle nous y avions laissé notre annexe. Dans quel état allons nous la retrouver et allons nous pouvoir nous embarquer sur cette étendue d’eau jusqu’à présent démontée ?
A vue, Lilopin est toujours à sa place !
A notre habitude dans de pareils moments, Dominique et moi savons très bien nous coordonner.
En moins de 5 minutes nous sommes embarqués à bord de notre annexe que nous avons due auparavant montée sur le quai pour la vider de son eau. Je sors les gilets de sauvetage… nous éclairons nos lampes à main car nous n’avons pas pris le temps de monter les feux de routes de l’annexe. Nous devons profiter de cette accalmie. De grosses vagues persistent mais ce n’est pas comparable au déchaînement de tout à l’heure.
Ca y est, nous arrivons à attraper les bouts du bossoir à l’arrière de Lilopin. L’annexe monte quasiment au dessus de la première marche arrière , nous devons faire vite pour nous hisser à bord.
OUF !!! c’est gagné…
Nous remontons le plus vite possible notre annexe.
A ce moment là nous entendons des sirènes, trois camions de pompiers à terre, un bateau sort « à fond la caisse » de la marina, ce sont les secours qui arrivent pour aider le trowler échoué.
VIDEO: https://youtu.be/fI6OtyXVag8
Ici, à bord ,RAS !!! Nous contrôlons sur notre ordinateur l’emplacement de Lilopin, il n’a pas bougé .
Après toutes ces émotions, un bon repos est mérité, nous allons nous détendre dans notre cockpit en regardant les secours agir tout en buvant de la tisane. Nous sommes tellement fatigués et il faut l’avouer sous le choc d’une pareille situation à vivre et à gérer que nous n’avons même pas pensé à boire un petit remontant.
Maintenant, il est l’heure d’aller faire son dodo !!!
Lundi 6 juin,
Tôt le matin nous partons à Norfolk pour aller y faire nos formalités de sortie du bateau.
Avis aux navigateurs :
Chaque année nous devons sortir le bateau du territoire et des eaux territoriales des Etats-Unis, car le bateau bat pavillon français et est une fabrication française.
Il suffit de se présenter dans les bureaux d'une douane habilitée.
Documents à présenter :
le passeport, le visa américain, la crusing license, les documents de propriété du bateau et remplir (en donnant une heure approximative de départ) et signé l'imprimé de sortie.
En échange, le douanier tamponnera l'imprimé de sortie (que nous utiliserons lorsque nous arriverons dans l'autre pays étranger, pour nous cette fois-ci il s'agira du Canada), puis entrera toutes les informations sur l'ordinateur national des USA.
A partir de ce moment là, il vous reste 24 heures "montre en mains" pour partir au large.
"Notre devoir terminé", il ne nous reste plus que l'avitaillement à compléter en légumes, fruits et viandes fraîches à faire.
De nouveau des trombes d'eau tombent sur la région d'Hampton, nous arrivons à notre bateau très humides.
Bref, la météo n'est pas à notre avantage pour partir demain (la pluie devrait cesser mais il reste un vent de Nord, ce qui ne nous arrange pas du tout puisque nous monter vers le Nord, donc vent de face) mais nous ne pouvons pas rester au risque de devoir payer une amende qui environne les 1.500 $ et le fait d'être accompagné par les autorités au large des côtes américaines.
Le départ c'est toujours pour demain.
Objectif :
rejoindre le Canada, la Nouvelle Ecosse, Yarmouth.
A voir aussi le levage de Lilopin :
https://www.youtube.com/watch?v=j4qORIFNgF8
à suivre........